mardi 30 août 2016

Visite des Encantats dans le Val d'Aran

Randonnée Onimus Août 2016

Ce blog contient une sélection des photos de la randonnée prises par Annou, François et Jean-Pierre. Pour voir toutes les photos, suivre le lien suivant

En bordure du Val d’Aran, à l’ouest des Pyrénées catalanes, le massif des Encantats, (les enchantés), est une vaste zone protégée et un Parc national. Une myriade de lacs, prisonniers des cuvettes granitiques résultant de l’érosion des grands glaciers du quaternaire, rayonne autour des deux Encantats, les sommets jumeaux ayant donné leur nom au massif. Véritable éden lacustre, constellé de confettis bleus de taille variable (les plus vastes ressemblent à des petites mers intérieures), cette exceptionnelle concentration de lacs n’a pas d’autre équivalent en Europe. Perles lacustres, granit, pins à crochets, aiguilles déchiquetées sont au programme de cette semaine de randonnée. (source wikipedia)
On apprendra dans un refuge (le refuge Saboredo) en discutant avec un aranais qui dînait à notre table que le Val d'Aran appartient à la Catalogne mais dispose d'une certaine autonomie. Son histoire est complexe puisque cette vallée se trouve dans le bassin versant de la Garonne (d’ailleurs la Garonne prend sa source vers le refuge de Saboredo). Des tentatives de rattachement à la France ont eu lieu à la Révolution et sous Napoléon 1er mais sans résultat définitif.
Le Val d'Aran a donc une histoire propre ce qui lui a valu une langue particulière : l'aranais. En conséquence les habitants se voient obligés d'apprendre nécessairement trois langues officielles : l'aranais, le catalan et le castillan sans compter les langues étrangères comme le français parlé par la plupart des gens (pendant la randonnée, nous n'avons jamais parlé autre chose que le français à part les timides essais d'Antonin !).


Références des cartes (1/25000) à partir desquelles nous avons tracé l’itinéraire :
                       - Estany de Sant Maurici - Els Encantats
                       - Aigüestortes – Vall de Boi

Refuges : les espagnols (ou plutôt les aranais) sont particulièrement efficaces dans l'utilisation du web: il suffit de se connecter sur http://www.refugisonline.net/fr/carte-reserves-en-ligne et d'indiquer la liste des refuges que l'on souhaite visiter. On vous demande un acompte pour l'ensemble et le tour est joué. Inquiets nous avons quand même appelé quelques refuges avant de partir avec l'aide linguistique de Marie-Hélène, mais la réservation et l'acompte étaient effectivement bien enregistrés au niveau de chaque refuge !
Malheureusement les refuges deviennent vite complets et il est quasi impossible de rajouter une ou deux personnes au dernier moment. Ceci a conduit à des déchirements pour décider lequel d'entre nous devait abandonner sa participation, le maximum réservé de 10 ayant été atteint. Bien sûr la priorité est allée aux jeunes...

Mardi 2 août :Refuge Colomers (2138)

Nous sommes donc 10, mais de provenance diverse. De Valbonne doivent partir deux voitures : une avec Odile, Marthe et Annou pour aller directement à Bany de Trados, la deuxième avec Henri et Jean-Pierre devant passer par Toulouse pour récupérer Bertrand et Antonin qui arrivent en avion. La dernière voiture c'est François et ses deux filles, Sarah et Agnès. Ceux-là viennent d'Espagne et ils arriveront directement à Bany de Tredos par le tunnel de Vielha.
Au départ tout se passe bien. Partis à 5h du matin, Henri et moi récupérons Bertrand et Antonin comme prévu à la descente de l'avion, tandis que la deuxième voiture de Valbonne, n'ayant pas cette contrainte, démarre vers 6 heure.
L'histoire se complique pour la voiture de Jean-Pierre et Henri avec désormais Bertrand et Antonin récupérés à Toulouse. A l'entrée du Val d'Aran, le GPS de ViaMichelin préfère nous conduire vers Bagnères de Luchon, ce qui nous oblige à passer le col du Portillon pour entrer dans le Val d'Aran (on sait pourtant qu'il faut se méfier du guidage GPS...). Joli col d'ailleurs mais la réserve d'essence diminue et il faut trouver une station. Je devais avoir ce mot "essence" dans la tête parce qu'à la première station trouvée, je prends tranquillement du 95 (le même combustible que je mets dans la petite Clio). On repart rassuré sur l'approvisionnement jusqu'au premier éternuement du moteur. Henri  détecte tout de suite le problème et incite vigoureusement pour un arrêt immédiat sous peine de casser le moteur. Il faut donc s'arrêter au premier endroit convenable. Ce sera un coin heureusement ombragé et à peine arrêté tout le monde se précipite sur son téléphone, c'est à dire Bertrand, Henri et moi. D'abord il faut obtenir une dépanneuse par l'assurance, ensuite il convient de contacter les deux autres voitures en route. Finalement les trois voitures se retrouvent ensemble. Pique nique pour tout le monde et même café dans un restaurant voisin.
La dépanneuse ne vient pas malgré plusieurs rappels à l'assurance (AXA). On décide de faire partir les deux voitures valides encore valides. Rendez-vous au refuge de Colomers. Henri reste avec moi pour gérer le problème de la voiture en panne. Finalement une dépanneuse arrive à laquelle nous faisons de grands signes. Apparemment ce n'est pas la dépanneuse demandée par l'assurance, mais celle-ci ne fait pas de difficulté. Nous voici partis pour Vielha (la capitale du Val d'Aran) où un garage nous accueille. Il faut deux heures parait-il pour vidanger le réservoir, changer le filtre et recharger en gasoil, mais cela ne nous convient pas parce qu'il serait alors trop tard pour attraper la dernière navette à Bany de Tredos. Nous préférons demander un taxi dont l'assurance nous promet le remboursement (ça été fait!). Mais il y a là un micmac, l'assurance ayant apparemment commandé un autre taxi pour nous récupérer à l'endroit où nous nous étions arrêtés. Les deux taxi s’engueulent au téléphone de façon plutôt corsé mais finalement ça s'arrange... Nous voilà enfin sur le chemin du refuge derrière les autres sans doute déjà arrivés !


Le chemin assez caillouteux nous donne un aperçu de la qualité des chemins dans les Encantats. On en reparlera plus loin.
Le refuge n'est pas loin (1h40) ce qui permet aux deux retardataires d'arriver avant 19 heure. Il faut savoir que les repas dans tous les refuges (sauf celui d'Amitges) commencent pour tout les clients à 19 heure. L'Espagne aime se coucher tard mais dans les refuges, c'est la règle de la montagne qui prédomine ! Heureusement.




Le refuge Colomers est situé au bord d'un lac de barrage, le premier lac d'une longue série...!
Mais il faut reconnaître que la plupart de ces lacs ne sont pas des lacs de barrage ou alors le barrage ne sert qu'à en augmenter le volume.
Sur la photo on voit la cabane qui a servit pendant la construction du refuge. Ce dernier se trouve un peu plus loin.







Antonin est là pour accueillir les retardataires. On n'a pas le temps pour une douche. Vite à table.
Menu éblouissant : soupe en bouillon (soupe obligatoire dans tous les refuges), grand plat de haricots puis truites ! Une truite par personne ! Bon ces truites viennent certainement d'un élevage mais cela rappelle que les Encantats sont connus pour les truites de ses lacs !
Malheureusement le refuge est plus que plein (beaucoup dorment sur les tables...) et pas bien insonorisé. Le bruit des conversations est difficile à supporter...

Les trois jeunes et Annou, entraînés certainement par Marthe, profitent de ce lac pour un premier bain (il y en aura tous les jours, ce qui évitera de faire la queue pour la douche !).







Cette dernière photo prise le soir donne une idée du genre de chemin usité dans les Encantats.

Nous fatiguerons nos genoux à escalader, sauter contourner des blocs de rochers. Vive les militaires italiens et leurs chemins que nous avons tant pratiqués ces dernières années !














Mercredi 3 août : refuge Ventosa (2215)

Beaucoup de randonneurs suivent le "grand cercle", c'est à dire une succession de refuges qui permet de visiter une bonne partie des Encantats. Ce "grand cercle", c'est un peu comme le GR5, une référence. Alors chacun tient un carnet sur lequel est dessiné le cercle avec tous les refuges visités et chacun tient à tamponner son carnet avec le tampon de chaque refuge! Le cheminement du refuge que nous suivons aujourd'hui fait sans doute partie du "cercle". Heureusement nous n'avons bien sûr pas suivi ce modèle, le circuit ayant en fait été préparé autour d'un génépi  chez Henri et avec la participation éclairée de Marthe.Nous avons ainsi évité les chemins trop fréquentés.



Une première photo matinale après le petit-déjeuner puis c'est le départ pour une charmante traversée qui doit nous mener au refuge Ventosa en passant par le Port de Caldes (2572) et le Port de Rius (2475). Entre ces deux cols il est prévu de grimper le Tuc de Montardo (2837) en aller/retour, un sommet très connu et très fréquenté.

Vous l'avez compris, col se dit en aranais "Port" et sommet "Tuc".








A peine avons nous quitté le refuge que nous découvrons un nouveau lac. Au début c'est surprenant et on ne résiste pas à s'arrêter un peu mais à la fin on finit par s'habituer!











Ce lac, deuxième lac après celui du refuge, est trop beau... La petite se prend pour une ondine... (mais elle n'est pas si petite que ça, comme on va le voir plus loin).



















Ici c'est Jean-Pierre qui imagine plus simple de suivre une esquisse de chemin pour gagner le fameux Tuc de Montardo (2837) plutôt que de redescendre avec les autres vers le Port de Rius pour faire l'aller/retour.
Petite balade solitaire très plaisante... hors des sentiers un peu trop fréquentés... du moins pour cette première partie. Nous serons plus tranquilles après puisque nous ne suivons pas le fameux cercle !
Au fond à droite on voit un glacier (ou ce qu'il en reste). C'est le Mont Aneto (3408), le plus haut sommet des Pyrénées espagnoles. On le verra mieux au sommet du Tuc de Montardo (2837).
L'Espagne se dévoile au loin.

Les photos suivantes témoignent de la conquête du Tuc de Montardo. Elles sont trop belles pour les rapetisser... 
Le Tuc de Montardo est très connu et très visité, aussi les plus courageux ne manquent pas de s'y attaquer. La petite Agnès s'y colle à la surprise de tout le monde (bon, vous le savez, elle n'est pas si petite que cela : elle entre en terminale L !). Donc le sommet est à sa portée ! On revoit à droite d'Agnès le Mont Aneto (3408).






Et voilà Agnès qui arrive au sommet suivi par le "petit" Antonin... (et oui, il est "petit" celui-là, il entre seulement en 3ème !).



Une vue panoramique prise du sommet vers l'Espagne et le Mont Aneto au fond.



Un petit lac suspendu sous le sommet rappelle le lac de la Tête de Fer au-dessus de Larche. Mais surtout il faut noter sur cette photo l'absence du chapeau habituel que Henri porte dans toute balade ! Dans l'agitation du dépannage, Henri l'a  oublié dans la voiture laissée à Vielha et il est obligé de porter un foulard. Il faut dire que le soleil tape dur. Mais Henri n'a vraiment pas le look habituel !


Après ce fameux Tuc, une descente un peu longue nous ramène sous le col de Rius où un lac, le Estany des Monges (Estany pour lac), semble propice à la baignade suivi du pique nique. Par hasard nous découvrons le plus adorable des lieux de pique nique, un petit coin caché des passants, bien en dehors du chemin. Le soleil est au rendez vous et les rochers ne manquent pas pour plonger dans l'eau transparente du lac. Ce sera un des plus jolis coins de pique nique et de baignade de la randonnée!




Bon l'eau est un peu froide mais les enthousiastes comme Marthe arrivent à nager longuement.





Les deux filles profitent de la sieste en cours pour prendre des notes... Sarah se préoccupe de noter les événements vécus dans la journée (enfin je suppose, n'ayant pas eu accès à son cahier secret) tandis qu'Agnès s'intéresse plutôt  à dessiner quelques esquisses.













Puis la descente reprend vers le refuge de Ventosa (2215).




Encore quelques lacs avant de déboucher sur le refuge.

Remarquer la qualité peu amène du chemin. Ce serait plutôt une sente marquée par des cairns ! Et c'est pourtant un grand chemin dans les Encantats !









Annou en pleine forme après ce bain revivifiant.















Un dernier lac nous accompagne. Le refuge est encore plus bas à embouchure de la vallée à gauche.












Comme c'est l'habitude, le refuge Ventosa dispose de son lac, un magnifique lac au fond d'une gorge étroite (le Estany Negre).



Ici on voit le refuge apparaître enfin sur la gauche, bien au-dessus de son lac (le Estany Negre).




En attendant le repas, on s'amuse en prenant connaissance de la recette de la dinde au whisky, une recette gentiment communiquée par Annou. Je ne l'ai pas récupérée mais on tachera de la mettre en ligne... Sans trop trahir les détails de cette recette, je dirais que c'est un bon moyen pour déguster une bonne bouteille de whisky.



Jeudi 4 août : Refuge d'Estany Llong (1987)

Nous abordons aujourd'hui un chemin beaucoup plus haute montagne et faisons connaissance avec la vraie clapasse, celle constituée de gros blocs qu'il faut savoir contourner ou sauter de l'un à l'autre. La seule consolation dans ce désert de pierre, c'est Michel qui nous l'avait indiquée : le travail imposé au cerveau pour choisir le bloc suivant où poser le pied sans se casser la figure serait très bon contre l’Alzheimer.


Cela commence par un départ au petit matin. Le soleil se lève sur les sommets mais ce joli petit vallon où on aimerait rêvasser reste encore dans l'ombre.

Un dernier coup d'oeil sur le refuge avec son lac au fond de la gorge.


Plus loin le soleil se lève sur un nouveau lac dans lequel les montagnes se reflètent. Comment résister aux photos !


Comme souvent dans les Pyrénées, on arrive au fond d'un cirque et pour en sortir il nous faut grimper un couloir étroit et rempli de rochers énormes qui nécessitent quelques pas d'escalade pour lesquels on se congratule. Plus tard nous serons moins fiers de grimper ces rochers...


Au bout de ce couloir plutôt sévère, nous débouchons sur un adorable petit lac dont l'eau transparente donne envie de se baigner les pieds. Nous n'irons cependant pas jusque là parce que la course est loin d'être terminée !







Cette petite halte était bien nécessaire quand on regarde à posteriori ce vallon de caillasse au sein duquel il a bien fallu tracer son chemin. Il y a bien un chemin officiel, mais il n'existe que sous forme de cairns ou de poteaux marqués de rouge. 

Enfin arrivés au Collet de Contrex (2749), le passage obligé pour rejoindre le refuge de Estany Llong (1987). Un petit repos vous rêver seule sur un rocher...


 Il restait à envisager l'option aller/retour du Pic de Contraix (2957). Encore plein d'allant, j'invite les deux garçons (Bertrand et François) à me suivre. Sur la carte il y a bien tracé un chemin en pointillé mais finalement cela s'avère devenir de la vraie escalade. Etant donné que le temps passe et que nous sommes encore loin du refuge, nous décidons d'abandonner cette tentative dont il ne reste que ces deux photos (le couloir et Bertrand sur la crête).







En bas du col, c'est le Estany de Contraix (2600) qui nous attend pour la baignade et le pique nique. Nous nous dépêchons de rejoindre les autres.
On voit au dessous du col des névés que bien sûr nous nous sommes empressés de dévaler en ramasse (toujours mieux que la caillasse!). Malheureusement Henri fait un mauvais mouvement et se plie le genou. Il a mal sur le moment mais espère que cela va s'arranger.



La baignade est excellente, on en avait besoin pour délasser les muscles !



Puis on reprend la descente, une longue descente (700m). Quelques gouttes de pluie incitent Sarah à mettre sa coccinelle sur son sac. Mais en fait la pluie attendra le refuge et même le dîner pour commencer vraiment. Ce sera ce soir là la seule pluie que nous connaîtrons dans les Encantats !


Tout arrêt est le bienvenu, particulièrement pour les adeptes du bouddhisme et de la méditation !


Enfin nous abandonnons les cailloux pour rejoindre la forêt. Un changement de décor bienvenu !


Au fond du vallon un pont nous permet de traverser la rivière qui descend de l'Estany Llong. Il reste 150m à remonter pour enfin atteindre le refuge.


Antonin en profite pour se baigner les pieds.


Et voilà l'instant magique : la première gorgée de bière !




Vendredi 5 août : refuge de Colomina (2420)

On continue à s'enfoncer dans le sud par le Colladata de Dellui (2577). Ce sera une course beaucoup plus confortable que celle de la veille (moins de caillasse!).
Nous commençons par monter  un bon chemin dans la forêt qui domine le refuge.




Le chemin est facile, bien tracé dans une belle forêt. Quelques arrêts individuels pour le sacrifice à la nature qui n'a pu avoir lieu au refuge (trop de monde pour deux ou trois cabinets !). Henri qui a toujours mal au genoux suite à sa chute de la veille prend de l'avance sans attendre. Les enfants le suivent (Sarah, Agnès et Antonin). Le chemin est trop bon, on est loin d'imaginer quelque problème potentiel.



Et bien pourtant l'impossible survient !!! A une bifurcation du chemin, nous trouvons les trois enfants qui attendent sagement (mais pourquoi n'ont-ils pas suivi Henri? Peut-être une intuition? Je n'en suis pas encore revenu!). Ils nous disent qu'Henri est parti à gauche, ce à quoi je m'exclame que ce n'est pas possible. La gardienne du refuge m'avait bien dit à droite et la carte est sans appel... Connaissant Henri, je n'arrive pas à imaginer qu'il ait pris ce chemin. En fait il n'a pas vu la bifurcation. Croyant deviner un lacet il a coupé directement.
Nous nous lançons dans une série d'appels sans résultats. Finalement Bertrand et François se dévouent pour se lancer à la poursuite d'Henri. Ils ont beau appeler, Henri presse le pas désirant garder son avance, une avance qui devient malheureusement de plus en plus négative! Enfin au bout de 20mn on les voit redescendre, Bertrand et François ayant pris en charge le sac d'Henri. Evidemment certaines plaisanteries fusent! Mais tout finit bien. Si les enfants ne nous avaient pas attendus, l'aventure aurait certainement été plus compliquée à démêler (on aurait continué sans savoir qu'ils étaient tous partis à gauche!).
Il est temps de reprendre le bon chemin qui conduit au Colladata de Dellui (2577).
On voit sur la photo qui suit le col de Contraix tout au fond par où nous sommes passés la veille.


Le chemin entre dans un nouveau vallon empli de lacs. La forêt se termine. Ces lacs sont quadrillés par des corde tendues à fleur d'eau (on le voit un peu sur la photo). Une pancarte nous indique qu'il s'agit d'une rénovation des lacs. Mais que veulent-ils dire par "rénovation des lacs" ? Nous ne le saurons jamais (bien que nous ayons parmi nous un diplômé des Eaux et Forêts!).


La montée continue tranquillement jusqu'au col de Dellui (2577). Même si le chemin est devenu plus montagnard, cela n'a rien à voir avec celui de la veille! Heureusement d'ailleurs parce qu'Henri s’inquiète pour son genou.
Arrivés au col, nous sous-traitons la conquête du sommet proche aux garçons Bertrand et François. Il s'agit du Pic de Dellui (2882) sur lequel Bertrand  pose un pied vainqueur.


C'était prévu et au moins on peut dire qu'on aura fait tous les sommets (même par délégation) sauf le Pic de Contraix, trop long à escalader).


Il reste à rejoindre le refuge de Colomina (2420) au bord de l'Estany homonyme. La vue ci-après montre une succession de lacs, le refuge se trouvant à l'entrée du vallon à gauche. Mais avant il s'agit de choisir un lac parmi tant d'autres pour la baignade et le pique nique. Trop de choix complique sérieusement la vie...




Ce sera l'Estany de Mariolo (2318) juste deux mètres au-dessus du suivant l'Estany Tort. Le choix s'avère excellent et la baignade parfaite. Tout le monde s'y met, même Agnès laquelle n'a pas besoin de demander de l'aide pour qu'on la pousse dans l'eau!



Après les trois tranches de saucisson et quelques Wasa (régime habituel au bout de trois jours), la sieste est indispensable.


Bon, il faut bien continuer. Encore quelques lacs à longer et nous nous arrivons au barrage de l'Estany Tort où les reste d'un petit chemin de fer rappelle la main ingénieuse de l'homme.


Ici on reconnait l'origine glacière de ces vallons, la roche a été travaillée, usée, lissée.
Une dernière petite montée pour atteindre enfin le refuge de Colomina et son lac habituel.


Ce fut un des meilleurs refuges que nous ayons visités. Avec bien sûr quelques vaches autour. Il faut savoir que le mouton ne semble pas exister dans les Encantats, on ne voit que des vaches, du moins dans les endroits accessibles. Ce sont des vaches de montagne bien musclées, à la robe grise  et adaptées  aux difficiles conditions de la montagne (climat, terrains escarpés, végétation ligneuse...). Il n'y a pas de traite, on y trouve beaucoup de veaux.


Toujours la première gorgée de bière assis sur la terrasse du refuge d'hiver.


Le menu est parfait, le vin excellent (on évite le vin de la casa, l'expérience nous a montré qu'il est souvent assez spécial et surtout très "chaud"...).



Samedi 6 août : Refuge d'Amitges (2366)

Le gardien du refuge (très sympa) demande à François si nous voulons petit-déjeuner à 6h30 ou 7h30. Bon, François répond qu'il va demander aux autres. Mais quand François lui dit que nous allons au refuge d'Amitges, la réponse est claire : "Ah et bien alors c'est à 6h30" !!!
C'est qu'il s'agit d'un long cheminement avec un col, le col de Peguera (2718), puis une grande descente dans la clapasse suivie par une bonne remontée de 400m pour atteindre le refuge. Sans compter le Pic de Peguera (2980) où j'espère toujours poser un pied vainqueur. C'est le plus haut sommet des Encantats. On connait Sarah qui arrive toujours au but, mais comment va réagir la petite? Mais enfin pas si petite que ça, elle rentre en terminale L! Quant à Antonin qui rentre en 3ème, son père lui fait une entière confiance!
Départ donc au petit matin. Il ne fait pas chaud, un petit vent frais vous glace les os... Le pantalon est de rigueur. Au moins on ne l'aura pas porté pour rien!


On longe longuement les deux lacs du refuge (Estany de Colomina et Estany de Mar) dont le bleu profond éclabousse la montagne.



Un petit couloir très raide dans lequel le chemin ne se fait pas de souci en grimpant tout droit mène au Pas de l'Os (2542), un passage étroit qui ouvre sur un nouveau lac, l'Estany de Saburo, complétement vide.

Mais le col de Peguera (2718) est enfin en vue. Comme d'habitude Antonin est devant (il déteste être en arrière) et Agnès le suit.


Et nous voilà tous arrivés au col de Peguera (2718). Il n'y a plus qu'à descendre, mais on verra que cette descente n'est pas de tout repos.


La question qui se pose maintenant c'est le Pic de Peguera (2980) qui nous tend la main. Personnellement j'hésite mais quand je vois les deux garçons partir sans sac à dos, je comprends que je n'arriverai pas à les suivre... Mieux vaut se garder! C'est d'ailleurs dommage que nous ne montions pas tous parce qu'ils verront que la traversée envisagée sur le col de Monestero est tout à fait facile.


Les derniers mètres au Pic de Peguera nécessitent quelques pas d'escalade et les voilà tous les deux au sommet (2980), le plus haut des Encantats.



Pendant ce temps, le reste de l'équipe entame la descente. Et quelle descente... Une clapasse à n'en plus finir où le chemin n'existe que par des cairns ou des poteaux peints de rouge.




Dans cette clapasse, les jeunes sautent comme des cabris! Aussi je leur propose de nous attendre là où l'herbe remplace enfin les rochers. C'était un choix discutable parce qu'un vallon vu d'en haut peut sembler tout lisse, sans problème, mais une fois qu'on est dedans on découvre la falaise cachée qu'il faut descendre. Aussi on s'énerve un peu, Marthe et moi, quand on aborde cette falaise et que nous ne voyons aucun jeune. Surtout que le chemin de cairns nous a mené sur une moraine qui semblait facile à descendre plutôt que de suivre le fond du vallon trop clapasseux. Finalement nous les retrouvons en bas de leur falaise, là où l'herbe commence (comme entendu!) alors que nous sommes encore à descendre l'excellent chemin du col de Monestero que nous avons rejoint ! Bon, rien à dire sauf quelque commentaires...
Et voilà nos trois cabris, très fiers d'eux... le long du lac au fond du vallon (Estany de Monestero). Ce dernier apparaît trop fréquenté (la route n'est pas loin), aussi on le délaisse.


Et on étudie la carte pour repérer un meilleur endroit (c'est important, il s'agit du pique nique et de la baignade quotidienne).


Finalement c'est la rivière qui descend direct du Pic de Peguera (2980) qui fera l'affaire. L'eau est transparente à souhait mais il suffit d'y mettre un pied pour comprendre qu'il n'y aura pas de bain. Elle est tellement froide qu'on ne peut laisser les pieds dedans et il faut courir pour vite en sortir !






La récréation se termine... Il reste à finir la descente sur l'Estany de San Maurici (1900) pour entamer la longue remontée vers le refuge d'Amitges (2366).
Sur la photo suivant on voit le grand lac Estany de San Maurici très fréquenté grâce  la route qui y conduit. Mais surtout on voit au fond les deux sommets des Encantats, Encantat Xic (2734) et Encantat Gran (2748). Ces deux sommets ont donné leur nom à la région.


 Le chemin (presque une piste) amène à un point de vue aménagé (et bien fréquenté). La vue plonge vers l'Estany de San Maurici avec les deux Encantats au fond et sur la droite derrière la branche de pin le Pic de Peguera (2980).


Alors François congratule ses deux filles...


 Celles-ci s'offrent un petit délassement...


Le reste de la montée est un peu longue. Heureusement un dernier lac nous distrait un peu (Estany de les Obagues de Ratera) mais nous dédaignons la baignade. Vivement la bière!


 La voilà enfin la bière du moins pour ceux qui aiment. Mais il y a un choix de boissons dans ce grand refuge bien adapté au nombre. La terrasse devant est parfaite pour siroter devant une vue magnifique.


 Au fond on distingue encore un joli petit lac et plus bas le grand lac de San Maurici.


Le refuge est parfait, beaucoup de douches, de WC. Le seul inconvénient c'est le dortoir de 60 personnes. Il va falloir lutter pour maintenir une fenêtre ouverte...
Finalement on l'a fait ce long trajet... Nous voilà maintenant sûrs de terminer mis à part le souci du genou d'Henri.


Dimanche 7 août : refuge de Saboredo (2299)

Nous ne sommes plus loin du retour. Ce sera aujourd'hui une étape relativement courte par-rapport à la veille, mais elle culminera avec l'ascension du Pic de Ratera (2862) connu pour le nombre de lacs qu'on peut compter de son sommet.
Le départ a lieu au petit matin. Le soleil se lève seulement et il ne fait pas chaud. Ci-dessous les deux lacs juste après le refuge d'Amitges : L'Estany de la Munyideraet l'Estany dels Barbs.
Un petit arrêt devant ce dernier pour attendre les retardataires restés au refuge pour profiter des commodités.







Le chemin remonte ensuite un long vallon pour déboucher sur un lac, l'Estany de Port de Ratera. Un regroupement a lieu à cet endroit et nous en profitons pour faire quelques photos...
On voit sur la photo suivante le Pic de Ratera (2862) dans toute sa splendeur. Mais il reste à conquérir et il a l'air encore haut...


Du coup on en profite pour faire une photo de tout le groupe...


Il reste un petit raidillon pour accéder au Port de Ratera (2594), un col tout plat et peuplé de vaches. C'est de là que nous entamons la montée du Pic de Ratera. Seul Henri reste au col à nous attendre. Son genou ne s'améliore pas et il y a encore de la marche jusqu'à Bany de Tredos. Il vaut mieux qu'il se garde...


Au sommet du Pic de Ratera, c'est à celui qui en comptera le plus de lacs ! Finalement je crois que le décompte dépasse largement la soixantaine de lacs !
Donc une vue magnifique. Ici on voit la vallée du refuge d'Amitges.



Voilà le sommet vaincu, il ne reste plus qu'à rejoindre le refuge Saboredo. Mais bien sûr le premier souci, c'est le choix du lac pour le pique nique et la baignade associée. Choix difficile devant le nombre de possibilités !



Finalement nous ciblons un lac à mi-chemin, l'Estany de Naut (2300) qui semble propice à la baignade (eau profonde, claire et pas trop froide).




Bain il y aura donc, un excellent bain, peut-être le meilleur mais c'est sans doute parce que c'est le dernier, en fait ils ont tous étaient extra ! C'est si bon que les jeunes renouvellerons l'expérience au refuge de Saboredo où il y a deux lacs à disposition (Estany de Baish et Estany deth Mlet).


Le refuge de Saboredo(2299) sera le dernier visité. Il y a du monde, d'autant qu'il fait partie du fameux cercle qui relie un collier de refuges dans les Encantats et que chacun se targue de visiter en n'oubliant pas de faire tamponner son papier à chaque refuge pour en garder précieusement la preuve...
La bière est, comme d'habitude, excellente et vient soulager un peu nos estomacs assoiffés.
Ce refuge, j'y suis passé en hiver à ski, mais il n'y avait pas l'extension qui sert de dortoir aujourd'hui. Il était déjà très sympa et je crois que nous sommes tous d'accord pour lui décerner la palme de la randonnée. Le gardien est très gentil, il vit là avec sa femme et deux petits enfants. Pour la cuisine, il est assisté par un collègue et sa cuisine est splendide, en particulier un plat de légumes avec pâtes. On en mangera d'ailleurs trop, ce qui occasionnera quelques difficultés au cours de la nuit!


L'après-midi se passe à méditer, prendre des notes ou même retourner se baigner dans un des lacs proches.

Ici c'est Agnès qui médite...

Là c'est Sarah, isolée au-dessus du refuge juste au sommet de la bosse, qui prend des notes...
Et le lac n'est pas loin pour le bain...


Lundi 8 août : retour  à Bany de Tredos

C'est la fin. Une petite étape pour nous ramener au Pont de Montanheta (1870) puis Bany de Tredos à pied ou en navette. Navette surement pour Henri qui traîne de plus en plus la patte. Il a hésité plusieurs fois à abandonner et rentrer en voiture. On avait différentes options dans chaque refuge, mais finalement il a réussi à continuer et je crois qu'il ne le regrette pas même si la dernière descente a été assez dure et peut-être pas très bonne pour la santé de son genou.

En quittant le refuge, on  n'oublie pas de dire adieu aux ânes que le gardien utilise pour aller chercher la salade dans la vallée (le parking doit être à 2h de marche). Mais nous ne descendrons pas par là, l'objectif étant de retrouver le lieu de départ. Il y a donc encore un col à passer, le Coth de Sendrosa (2451).


Un dernier coup d'oeil sur le refuge que l'on peut distinguer à la limite de l'ombre.


Et un adieu au dernier lac de la randonnée...


Et puis commence la montée vers le Coth de Sendrosa (2451). Une petite montée au bout du compte mais enfin, la fatigue accumulée aidant, on renonce au Tuc de Sendroda (2702) pourtant pas très loin. A noter que grâce aux deux garçons nous avons pu être présents sur tous les sommets prévus sauf le Pic de Contraix pour lequel le temps manquait. Quant au Tuc de Sendrosa, il est peu intéressant en réalité à côté du magnifique belvédère que constitue le Pic de Ratera (2862) déjà conquis.
Encore un troupeau de vaches sur la route du col avec de charmants petits veaux tout étonnés de voir passer des marcheurs à deux pattes.

Enfin le col (appelé Coth de Sendrosa à 2451m) où nous faisons une longue halte. Annou fait gentiment une photo de l'ensemble des Onimus.



Puis une longue descente de 700m commence...




Au milieu de cette descente on doit trouver sur un petit plateau un chemin qui part à droite pour rejoindre directement Pènt dera Montanheta (1800) sur la route de Bany de Tredos. Il faut  chercher pour trouver ce chemin à peine esquissé et sans aucune indication. Il descend dans la forêt et François part en avant pour vérifier s'il est acceptable pour le genou d'Henri pendant qu'on attend ce dernier.




























Après discussion, nous décidons de former deux groupes, le premier composé des jeunes avec Bertrand et François descendra normalement et rejoindra le parking de Bany de Tredos par un chemin que nous avons repéré à la montée et qui permet de ne pas suivre la route poussiéreuse de la navette. L'autre groupe composé de Henri avec son genou malade, Annou, Marthe, Odile et Jean-Pierre descendra plus lentement et prévoit d'arrêter la navette à Pènt dera Montanheta (1800).
Tout se passe comme prévu et nous nous retrouvons tous au parking. Il y a un monde fou mais nous trouvons un petit coin pour le pique nique (un pique nique sans lac !!...).
Il ne reste plus qu'à s'entasser dans les deux voitures disponibles pour descendre à Vielha où nous attend la troisième voiture. Malheureusement on traîne un peu trop. Il faut dire que Sarah qui a vécu 6 mois à Madrid nous averti que c'est l'habitude en Espagne de fermer les boutiques à 14h pour rouvrir à 16h.(sieste oblige!). Dans le Val d'Aran cela ne semble  pas être le cas et nous trouvons le garage fermé à 13h. Il nous reste plus qu'à patienter jusqu'à 15h. On en profite pour prendre des cafés et des glaces... et à discuter de tout et de rien comme d'habitude...


La voiture dont j'ai si malencontreusement perturbé le fonctionnement semble en parfait état. Le garage est très sympa et finalement l'opération n'a pas coûté trop cher (120€ plus la perte du plein d'essence).
C'est alors la grande séparation. François repart avec ses filles pour Toulouse où il doit récupérer Kawtar à la gare. Marthe avec Annou accompagnent Bertrand et Antonin à l'aéroport de Toulouse puis continuent d'abord chez des cousins d'Annou puis chez José et Anne-Marie Medina.
Il reste Henri, Odile et moi. Comme il est déjà tard, l'idée surgit de s'arrêter à Saint-Bertrand-de-Comminges où d'après Henri il y a des mosaïques romaines intéressantes et d'après Odile une superbe basilique romane.


Impossible de monter en voiture à Saint-Bertrand-de-Comminges, la routes est barrée. Henri essaye de téléphoner au syndicat de tourisme local et à différents hôtels. Pas de place... Je comprends qu'on va être obligé de continuer la route. Pourtant j'ai bien envie d'une douche et d'un bon drap!
Mais Odile aperçoit un petit train sur roulettes qui lui fait terriblement envie. Alors vite on gare la voiture pour sauter dans ce train qui doit nous monter au village. Au moins on visitera la basilique...
En remontant les ruelles de la vieille ville, on passe devant un hôtel. Henri et moi hésitent à entrer, on est tellement sûr que c'est complet... C'est Odile qui s'y colle et miraculeusement une chambre avec trois lits est bien disponible. Bravo Odile !
Après la visite de la basilique, une douche et un petit repos, nous dînerons sous un tilleul d'un cassoulet au top accompagné d'un excellent Madiran. Tout local quoi ! En plus le dessert sera un "colonel" à la mode Henri !

Voilà comment se termine une belle randonnée. J'espère que les enfants (l'une à l'Université du Maryland, le deuxième entre en troisième et la petite... à mais non, pas si petite que cela, elle entre en terminale L !!!) en garderont un bon souvenir. Il faut reconnaître qu'ils ont bien résisté, toujours de bonne humeur et surtout ils ont été charmants. Ils ont en quelque sorte égayé toute la randonnée ! Merci à eux...